Selon la Bible, il dériverait du nom de l'ancêtre éponyme, Eber, descendant de Sem, fils de Noé. Ce nom pourrait venir aussi de Hapirou, terme qui désignait des nomades envahisseurs de Canaan.
D'Abraham à Moïse. Vers 1760 av. J.-C., un petit clan conduit par Abraham quitte Our, en Mésopotamie, pour venir s'installer en Canaan, entre le Jourdain et la Méditerranée. L'histoire des Hébreux se terminera en 135 apr. J.-C., au terme d'une guerre sans merci contre l'Empire romain. Elle s'étendra donc sur deux millénaires, dans le cadre géographique de la Terre sainte. Après leur séjour en Canaan sous la conduite des « patriarches », Abraham et ses descendants Isaac et Jacob, les Hébreux, chassés par une famine, s'établissent en Égypte, bénéficiant des fonctions qu'exerce auprès du pharaon Joseph, l'un des fils de Jacob. Mais cette transplantation se change bientôt en un esclavage de plus en plus mal supporté. L'âme de la résistance est alors Moïse, qui sera l'instrument de la libération miraculeuse du peuple par Yahvé. Cette sortie d'Égypte, que l'on situe généralement vers le XIIIe s. av. J.-C. et qui restera dans la mémoire nationale comme une épopée à la gloire de Yahvé et de Moïse, est suivie d'une transhumance de plusieurs années dans la région du Sinaï, où le peuple hébreu va recevoir sa loi, la Torah, et contracter une alliance solennelle avec son Dieu.
La royauté, les prophètes, l'Exil. Sous la conduite de Josué, les Hébreux entreprennent la conquête de Canaan où, partageant le territoire entre les douze tribus, ils installent une démocratie tribale qui durera deux siècles et demi. Vers 1020, le peuple élu se donne un roi : d'abord Saül, puis David, qui réalise l'unité nationale, et surtout son fils Salomon (de 970 env. à 931), qui entreprend la construction du Temple de Jérusalem et dont le règne est une réussite économique et politique. Cette période de la monarchie est aussi celle des Prophètes qui, tels Isaïe, Jérémie, Ézéchiel, dénoncent les infidélités à l'alliance avec Yahvé. Bientôt, le royaume, divisé en deux – Israël au nord, Juda au sud –, connaît l'épreuve. En 721, le premier est détruit par les Assyriens ; en 587, le second tombe sous les coups des Babyloniens. Après la déportation et l'Exil, les Hébreux peuvent, en 538, rentrer en Palestine, où, sous la conduite de Néhémie et d'Esdras, ils reconstruisent Jérusalem et le Temple.
La lutte contre Rome. Ils resteront sous la tutelle perse puis hellénistique pour ne recouvrer l'indépendance que sous les Maccabées et les princes asmonéens (165-63 av. J.-C.). Mais la conquête romaine les soumet à une occupation militaire et à l'oppression politique, sans détruire toutefois leurs structures nationales. Ils luttent contre l'occupant par de multiples insurrections et au cours de deux guerres (66-73 et 132-135 apr. J.-C.), qui mettent fin à l'histoire de l'antique État hébreu : la première voit la destruction de Jérusalem par Titus en 70 et la seconde, l'échec de la révolte de Bar-Kokhba.