Colombie, en esp. Colombia (nom féminin)

État de l'Amérique du Sud, sur l'Atlantique et le Pacifique ; 1 140 000 km2 ; 50 339 443 habitants (Colombiens). CAPITALE Bogota. LANGUE : espagnol. MONNAIE : peso colombien.

GÉOGRAPHIE

Le milieu naturel et la population. Aux confins de l'Amérique centrale, largement ouverte sur la mer des Antilles et le Pacifique, avec plus de la moitié de sa superficie appartenant à la forêt amazonienne ou surtout aux savanes des Llanos, la Colombie demeure cependant d'abord un État andin. Les Andes, coupées par les vallées du Cauca et du Magdalena, couvrent seulement le quart de la superficie, mais concentrent encore plus de la moitié de la population. La région andine possède les trois principales villes (Bogota, Medellín et Cali), qui regroupent plus de 25 % d'une population urbanisée pour environ 76 %, fortement métissée et connaissant une croissance démographique notable. Le pays est situé dans les zones tropicale et équatoriale (au S.). L'altitude introduit des différenciations thermiques et pluviométriques (notamm. selon l'orientation des reliefs). La chaleur règne sur les terres basses (plus humides sur le Pacifique et aux confins de l'Amazonie brésilienne) et au pied des Andes (jusqu'à 1 100 m), puis s'atténue rapidement en montagne.

L'économie. Le climat commande l'agriculture (et sa localisation), qui occupe encore 16 % de la population active, avec une prépondérance du faire-valoir direct, malgré l'importance des grandes exploitations. Le café (3e rang mondial) domine. La pomme de terre et le riz, la canne à sucre, le cacaoyer, le bananier, le coton et les fleurs sont les autres cultures notables avec la coca, dont le remplacement est l'un des objectifs du processus de paix actuel. L'élevage bovin, héritage colonial, reste important. L'agroalimentaire constitue une branche majeure d'une industrie en développement (métallurgie, textile, chimie, bois, etc). La Colombie possède aussi des sources d'énergie non négligeables, houille, gaz naturel et surtout pétrole, qui fournissent une part importante des exportations. Le sous-sol recèle encore du fer, de l'or et des émeraudes.

Les États-Unis sont le premier partenaire commercial de la Colombie devant l'UE et la Chine.

HISTOIRE

Le territoire de la Colombie est envahi au XVIe s. par les conquistadors espagnols. Au XVIIIe s., Bogota devient la capitale de la vice-royauté de Nouvelle-Grenade.

1810-1819. Soulèvement contre l'Espagne, dirigé par Simón Bolívar. La victoire des insurgés amène la création d'une république de Grande-Colombie unissant la Nouvelle-Grenade, le Venezuela, le Panama et l'Équateur.

1830. Le Venezuela et l'Équateur font sécession.

Pendant le XIXe s. règne une grande instabilité politique, marquée par la rivalité entre conservateurs centralistes et libéraux fédéralistes. L'économie est essentiellement fondée sur le café.

1899-1903. Guerre civile.

1903. Le Panama accède à l'indépendance sous la pression des États-Unis.

1948-1958. Une guerre civile larvée oppose libéraux et conservateurs.

1958-1970. Les deux partis rivaux constituent un Front national et alternent au pouvoir. Dans les années 1960 apparaissent des mouvements de guérilla (dont les Forces armées révolutionnaires de Colombie [FARC], d'inspiration castriste), tandis que l'emprise des trafiquants de drogue sur le pays s'accentue.

1982-1986. Présidence de Belisario Betancur.

Ses successeurs, Virgilio Barco (1986-1990), César Gaviria (1990-1994), Ernesto Samper (1994-1998), Andrés Pastrana (1998-2002), Álvaro Uribe (2002-2010) et Juan Manuel Santos (2010-2018), doivent aussi faire face à la violence liée aux tensions politiques – prises d'otages par la guérilla [Ingrid Betancourt, candidate des Verts à l'élection présidentielle, est otage des FARC de 2002 à 2008] ; exactions de groupes paramilitaires – et au trafic de drogue.

2016. L'accord de paix entre les FARC et le gouvernement colombien entre en vigueur.

2018. Iván Duque, proche de Á. Uribe, est élu à la tête de l'État.