À l'aube du XXe s., il a ouvert la voie à la musique de notre temps par ses recherches d'une nouvelle esthétique fondée sur l'abandon des formes traditionnelles et sur une conception neuve de l'orchestre, de l'harmonie et des rapports entre texte et musique. En 1884, il obtient le prix de Rome avec la cantate l'Enfant prodigue, puis fait de nombreux voyages à l'étranger. Ayant rencontré Mallarmé, il fréquente les poètes et apprécie les peintres impressionnistes. Avec lui, le piano devient l'instrument de la nuance et de l'évocation (Images, Préludes). Ses orchestrations s'attachent à la qualité du timbre (Prélude à l'après-midi d'un faune, 1894 ; la Mer, 1905), la voix devient déclamation subtile (Chansons de Bilitis), allant jusqu'au maniérisme (le Martyre de saint Sébastien). Son œuvre majeure, l'opéra Pelléas et Mélisande (1902), conjugue le symbolisme et la passion en un récitatif libre et poétique soutenu par une orchestration à la fois somptueuse et discrète.