Fils et héritier de Charles XI, qui a mis en place une monarchie absolutiste et renforcé les finances et l'armée de l'État, il entreprend d'établir l'hégémonie de la Suède sur toute l'Europe du Nord. Menacé par une alliance unissant le Danemark, la Russie, la Pologne et la Saxe, il engage son pays dans la guerre du Nord (1700-1721). Il montre son génie militaire en battant tout d'abord l'armée danoise puis remporte la victoire retentissante de Narva, en Livonie, contre les troupes de Pierre le Grand (nov. 1700). À l'apogée de sa puissance, Charles XII envahit la Pologne, où il détrône l'Électeur de Saxe et impose l'élection de Stanislas Leszczyński (1704). Mais, après la conquête par Pierre le Grand des provinces baltes occupées par la Suède, il envahit la Russie, où il subit, à Poltava, une écrasante défaite (juill. 1709). Réfugié auprès des Turcs, qui le gardent prisonnier, il voit ses ennemis se retourner à nouveau contre son pays, en plein désordre politique. Parvenant à s'enfuir en 1714, il regagne la Suède par Stralsund, dernière place forte suédoise sur le continent, qu'il ne réussit pas à défendre. Poussé par Görtz, son principal conseiller, qui négocie une alliance avec la Russie en échange d'importantes concessions territoriales, Charles XII entreprend deux expéditions contre la Norvège, unie au Danemark, et meurt, sans doute assassiné, au siège de Fredrikshald (nov. 1718). Ses successeurs acceptent de voir le pouvoir royal limité par le Parlement et renoncent à la plupart des possessions extérieures de la Suède. Par l'audace de ses expéditions militaires autant que par l'échec final de son règne, Charles XII est resté – notamment grâce à l'Histoire de Charles XII de Voltaire (1731) – le type même du héros d'épopée et de tragédie.