Amérique

Continent couvrant 42 millions de km2 et peuplé d'environ 972 005 000 habitants

On y a distingué trois grands ensembles : l'Amérique du Nord et l'Amérique du Sud, constituant l'essentiel du continent et séparées par un isthme formant (avec les Antilles, selon certains géographes) l'Amérique centrale. Étiré sur plus de 15 000 km du N. au S., le continent juxtapose d'O. en E. trois grands types de paysages. La façade pacifique est dominée par de hautes chaînes (l'Aconcagua culmine à 6 959 m), étirées, les cordillères (Rocheuses au N. et Andes au S. notamment), partiellement volcaniques, enserrant souvent des plateaux d'altitude (Grand Bassin américain ou Altiplano bolivien). La façade atlantique, parfois bordée de plaines littorales, est dominée par de moyennes montagnes (au-dessous de 3 000 m), comme les Appalaches au N., ou de hauts plateaux, comme le plateau brésilien au S. Le centre est occupé par de vastes régions basses, comme la Prairie américaine (débordant au Canada) ou la forêt amazonienne, correspondant souvent aux bassins de gigantesques organismes fluviaux (Mississippi-Missouri au N., Amazone au S.). La végétation varie avec le relief et la latitude. Une grande partie de l'Amérique du Nord est dans le domaine tempéré. Les hivers sont souvent rudes en altitude et dans l'intérieur. Les précipitations, abondantes dans l'Ouest montagneux, se raréfient vers l'Est plus abrité et se relèvent en bordure de l'Atlantique. On passe de la toundra de l'extrême nord à la forêt et rapidement dans l'intérieur, plus sec, à la steppe.

L'Amérique centrale montagneuse, étroite, est abondamment arrosée, comme le sont les îles ou versants au vent des Antilles. La forêt a souvent été défrichée par les plantations commerciales à des latitudes tropicales. Elle domine en revanche dans l'Amazonie équatoriale, abondamment arrosée, toujours chaude. Elle cède la place à une forêt plus clairsemée, puis à la savane et à la steppe sur le plateau brésilien, à la prairie plus au S. (pampa). La steppe réapparaît dans la Patagonie abritée par les Andes. La façade pacifique présente une succession de climats influencés par la latitude (climat méditerranéen de la Californie et du littoral chilien à la hauteur de Santiago), mais aussi par des courants marins (comme le courant de Humboldt) expliquant la bande désertique de l'Atacama.

La densité moyenne de peuplement est faible, environ 18 habitants au km2, chiffre sans grande signification sur un espace aussi vaste et aussi diversifié. À des secteurs très peuplés, comme le Nord-Est américain et le pourtour oriental des Grands Lacs, ou le sud-est du Brésil (triangle Sao Paulo-Rio de Janeiro-Belo Horizonte) et certaines îles des Antilles, s'opposent d'immenses régions presque vides, comme le Nord canadien ou l'Amazonie. Le peuplement précolombien s'est souvent maintenu dans les Andes, site de quelques métropoles (Bogota, Quito, La Paz), bien que des migrations se soient produites vers le littoral, jalonné sur l'ensemble du continent de très grandes agglomérations (San Francisco, Los Angeles, mégalopolis de Boston à Washington, Buenos Aires et Montevideo, Rio de Janeiro, Recife) ; Caracas, Lima et Santiago sont proches du littoral. Mais, Amérique du Nord et Amérique latine s'opposent humainement et économiquement, pour des raisons tenant à l'histoire surtout (peuplement portugais et surtout espagnol, pour le sud de l'Amérique, peuplement à dominante britannique des États-Unis et du Canada), plus accessoirement à des considérations physiques, comme le poids du relief et surtout du climat.