écriture [ekrityr] 

nom féminin

(lat. scriptura)

  1. Représentation de la parole et de la pensée par des signes graphiques conventionnels.
  2. Système de signes graphiques permettant cette représentation : Écriture cunéiforme.
  3. Manière personnelle d'écrire, de former les lettres : Reconnaître l'écriture de qqn.
  4. INFORMATIQUE Enregistrement d'une information dans une mémoire.
  5. Manière, art de s'exprimer dans une œuvre littéraire : Un roman à l'écriture recherchée (SYN.  style).
  6. Technique, méthode particulière d'expression en littérature, en musique : L'écriture automatique des surréalistes.
  7. DROIT Écrit ayant une valeur probatoire : Faire un faux en écriture.
  8. L'Écriture sainte, l'ensemble des livres de la Bible. (On dit aussi l'Écriture, les Écritures.)

écritures

nom féminin pluriel

COMMERCE Ensemble des registres comptables d'un négociant, d'un banquier, d'un commerçant : Tenir les écritures d'une entreprise (SYN.  comptabilité).

Une invention pragmatique.

Invention mésopotamienne (au milieu du IVe millénaire av. J.-C.), l'écriture semble née de la nécessité de tenir une comptabilité : les tablettes d'argile des temples sumériens comptent les sacs de grains et recensent par catégories les artisans du site. Les signes adoptés sont des dessins stylisés (pictogrammes) de la chose ou d'une partie de la chose qu'ils représentent, mais peuvent être associés pour exprimer des notions (idéogrammes : une bouche + un pain = manger ; un homme + une couronne = roi ; un oiseau + un œuf = fécondité).

Vers l'alphabet.

L'apparition de pictogrammes désignant des sons se décèle dans des hiéroglyphes égyptiens et des inscriptions cunéiformes sumériennes (aux signes en formes de clous, d'épingles à tête large et plate) ; l'invention du rébus correspond au stade syllabique de l'écriture.

C'est encore en cunéiforme (vers le XIIIe s. av. J.-C., à Ugarit, en Syrie) qu'émerge le premier alphabet connu : le caractère note une consonne, souvent l'initiale de la syllabe du rébus. Les Phéniciens diffusent ensuite l'alphabet de Byblos (auj. au Liban), composé de vingt-deux consonnes, et promis à un brillant avenir : le principe d'un alphabet sera adopté pour l'hébreu et l'araméen, puis le grec (qui y inclut les voyelles), le latin, le gotique, l'arabe, le persan, le cyrillique...

Dans tous les sens possibles.

La main du scribe a pris toutes les directions possibles. Pour une même langue et suivant les époques et les techniques, ou lorsque le système d'écriture est passé d'une langue à une autre, les signes s'enchaînent dans le sens horizontal, de gauche à droite (le grec, le latin) ou de droite à gauche (l'hébreu, l'arabe), ou bien vertical, en colonnes de haut en bas, qui se lisent de droite à gauche (le chinois, le coréen ancien) ou le contraire (le mongol). Des inscriptions grecques ou étrusques combinent même la ligne horizontale dans un sens, puis la ligne suivante dans l'autre sens, en un tracé sinueux descendant, dit boustrophédon, du nom du bœuf qui trace les sillons dans le champ.