orthodoxe [ɔrtɔdɔks] 

adjectif et nom

(lat. ecclés. orthodoxus, du gr. doxa, opinion)

  1. Qui est conforme au dogme, à la doctrine d'une religion (par opp. à hétérodoxe).
  2. Conforme à une doctrine considérée comme seule vraie (CONTR.  déviationniste).
  3. Qui concerne les Églises chrétiennes d'Orient ; fidèle des Églises orthodoxes : Rite orthodoxe.
  4. Églises orthodoxes, Églises chrétiennes orientales, séparées de Rome depuis 1054, mais restées fidèles à la doctrine définie par le concile de Chalcédoine (451).

La « communion orthodoxe » ou « orthodoxie » est issue du schisme de 1054 par lequel l'Église d'Orient s'est séparée de l'Église de Rome. En dépit de la séparation, l'orthodoxie partage la même foi que l'Église de Rome. Comptant entre 160 et 180 millions de fidèles, l'orthodoxie se présente comme unie dans la foi et dans l'adhésion à une même tradition théologique, liturgique et disciplinaire, sous la primauté d'honneur du patriarche de Constantinople. Depuis le XIIe s., c'est la liturgie byzantine qui, selon la diversité des langues, est en vigueur dans toutes les Églises orthodoxes.

Celles-ci comprennent : les quatre très anciens patriarcats de rite grec que sont le patriarcat œcuménique de Constantinople et les patriarcats orthodoxes d'Alexandrie, d'Antioche et de Jérusalem (patriarcats melkites) ; les cinq patriarcats de Géorgie (VIIIe s., rétabli en 1917), de Bulgarie (972), de Serbie (1346, rétabli en 1920), de Russie (1589, rétabli en 1945) et de Roumanie (1885) ; les Églises autocéphales (c'est-à-dire élisant leur propre primat) de Chypre (431), de Grèce (1850), de Pologne (1924), d'Albanie (1937) et de Tchécoslovaquie (1951) ; d'autres Églises autonomes en Finlande, en Chine et au Japon, ou en voie de formation, telles que celle d'Amérique du Nord, d'origine russe.

Les Églises orthodoxes d'aujourd'hui ont été marquées, d'un côté, par le développement considérable de leur diaspora en Occident, en Asie et en Afrique, de l'autre, par une longue période de suspicion et de persécution de la part du pouvoir communiste, dont elles ont été libérées à la fin de la décennie 1980. Par ailleurs, l'orthodoxie, qui est, avec l'Église catholique et les communautés issues de la Réforme, l'une des trois expressions majeures du christianisme, a adopté une attitude nouvelle au sein de celui-ci : depuis 1961, l'Église russe et ses sœurs des pays qui étaient alors communistes font partie du Conseil œcuménique des Églises et, en 1962, le patriarcat de Moscou acceptait d'envoyer des observateurs au deuxième concile du Vatican. Leurs rapports avec le catholicisme peuvent cependant souffrir de tensions périodiques, notamment à propos des chrétiens orientaux rattachés à Rome ou « uniates ».