nom masculin singulier
Doctrine nationaliste, raciste (et, plus partic., antisémite), exposée par Adolf Hitler dans Mein Kampf (1923-24) et qui fut l'idéologie politique de l'Allemagne hitlérienne (1933-1945) [SYN. nazisme].
Le national-socialisme trouve ses origines directes dans le pangermanisme de la seconde moitié du XIXe s., auquel il emprunte le thème de la supériorité culturelle et raciale du peuple allemand. Mais il rénove le mythe de la « race aryenne » en lui donnant deux ennemis idéologiques modernes : le libéralisme et le communisme, qui corrompent les nations et dont le peuple juif serait le premier responsable.
L'accession au pouvoir.
Créé à Munich en 1920 et dirigé par Hitler, le mouvement national-socialiste bénéficie, après de nombreux revers, de l'exacerbation des sentiments nationalistes provoqués par la rigueur du traité de Versailles, de la division de la gauche et, à partir de 1929, de l'appauvrissement des classes moyennes confrontées à la crise économique. Soutenu par les milieux d'affaires, Hitler accède à la chancellerie en janv. 1933, imposant à l'Allemagne le régime nazi.
L'organisation de l'Allemagne nazie.
Le régime se caractérise par l'abolition des partis politiques autres que le parti nazi et par la concentration des pouvoirs dans les mains du Führer, Hitler. L'embrigadement politique des masses par la propagande s'étend à tous les niveaux de la vie sociale, de l'école à l'usine. Le terrorisme d'État sévit par l'intermédiaire des SS, qui assurent la sécurité intérieure du Reich et ouvrent les camps de concentration, ainsi que de la police secrète d'État (Gestapo), créée en 1936 pour traquer et éliminer les opposants. Les principales victimes du régime sont les socialistes et les communistes, et plus encore les Juifs, à qui les lois de Nuremberg (1935) enlèvent la citoyenneté allemande. La politique économique, fortement dirigiste, permet de résoudre partiellement la crise, par l'intermédiaire d'un programme de grands travaux et par la réorientation de la production vers des buts militaires.
L'Europe hitlérienne.
Déterminé à conquérir l'« espace vital » de la nation allemande, le régime nazi remilitarise en effet le pays, qu'il engage dans une politique d'annexions et de conquêtes, à l'origine de la Seconde Guerre mondiale. À partir de 1939, l'Allemagne nazie étend progressivement sa domination sur la majeure partie de l'Europe. Avec l'attaque de l'URSS, en 1941, s'engage une guerre d'anéantissement contre le « judéo-bolchevisme » et cette même année est décidée l'extermination des Juifs d'Europe (→ génocide). Le national-socialisme se réalise dans la guerre et disparaît avec elle.