mosquée [mɔske] 

nom féminin

(it. moscheta, de l'esp. mezquita, de l'ar. masdjid, endroit où l'on adore)

Édifice cultuel de l'islam.

La mosquée est le lieu de culte des musulmans. Le mot vient de la racine arabe masjid, empruntée à l'araméen masged, et signifie « poser le front sur le sol ». Selon son importance, la mosquée est dite djami (« mosquée-cathédrale ») ou masdjid (« mosquée de quartier »). Malgré une sacralisation accentuée au cours des siècles, les mosquées ont conservé leur rôle de centre de la vie sociale, et même politique, de la cité ; peu à peu, certaines ont été associées au mausolée (mosquée funéraire) ou à l'université (mosquée-madrasa avec salle de cours et cellules). Les prototypes ont dû être, outre la mosquée de Médine, celle de Damas et celle de Kufa, auj. disparue. De leur rencontre est née la mosquée hypostyle, à nefs multiples, dite « mosquée arabe » (Cordoue, Kairouan...), qui a été, selon les régions et les climats, diversement enrichie.

En Iran apparaît un type particulier de mosquée à iwan, vaste salle fermée sur trois côtés et ouverte sur le quatrième par un arc très élevé. Un iwan est bientôt placé au milieu de chacun des quatre côtés de la cour. L'association iwan-coupole et surtout l'association des types « arabe » et « iranien » à iwan amènent quantité de variations intermédiaires : iwan et coupoles très bulbeuses des édifices moghols (Delhi, Agra, Lahore), coupole seule des mosquées ottomanes (Istanbul : Süleymaniye).

À l'intérieur de la salle de prière (haram), dans le mur du fond, une niche vide (le mihrab) indique la direction (qibla) de La Mecque. À gauche du mihrab se situe le minbar (chaire pour prêcher). La salle de prière est précédée d'une vaste cour centrale bordée de portiques et ornée d'une fontaine. Tour cylindrique ou flèche extrêmement fine, le minaret, sous ses diverses formes, d'où les fidèles sont appelés pour la prière, est le complément de la mosquée.