mémoire [memwar] 

nom féminin

(lat. memoria)

  1. Activité biologique et psychique qui permet de retenir des expériences antérieurement vécues : Troubles de la mémoire. Mémoire sensorielle.
  2. Faculté de conserver et de rappeler des sentiments éprouvés, des idées, des connaissances antérieurement acquises ; ce qui résulte de l'exercice de cette faculté : Avoir une bonne, une mauvaise mémoire. Garder dans sa mémoire le souvenir d'années heureuses. Remettez-moi en mémoire les points essentiels de la question (= rappelez-moi).
  3. Souvenir qu'on garde de qqn, de qqch ; ce qui reste ou restera dans l'esprit des hommes : Dictateur de sinistre mémoire. Venger la mémoire de son père.
  4. INFORMATIQUE Organe de l'ordinateur qui permet l'enregistrement, la conservation et la restitution des données : Mettre des données en mémoire.
  5. À la mémoire de, en l'honneur de ; en souvenir de : Célébrer une messe à la mémoire d'un mort.

    De mémoire, en s'aidant seulement de la mémoire : Citer une phrase de mémoire.

    De mémoire d'homme, du plus loin qu'on se souvienne.

    Devoir de mémoire, obligation morale de témoigner, individuellement ou collectivement, d'événements dont la connaissance et la transmission sont jugées nécessaires pour tirer les leçons du passé.

    Lieu de mémoire, site (monument, musée, vestiges industriels), œuvre, objet aptes à symboliser l'appartenance d'une collectivité à son passé, à son patrimoine.

    Pour mémoire, à titre de rappel.

  6. INFORMATIQUE Mémoire externe, qui ne fait pas partie de l'unité centrale d'un ordinateur.

    Mémoire morte, mémoire dont le contenu enregistré ne peut être modifié par l'utilisateur.

    Mémoire vive, mémoire effaçable qui peut être reprogrammée au gré de l'utilisateur.

La mémoire est un phénomène complexe, qui comporte trois phases : l'apprentissage, le stockage de l'information et sa restitution (évocation d'un souvenir, reconnaissance d'un objet).

Types de mémoires.

On distingue la mémoire immédiate (ou mémoire à court terme), dont la capacité est limitée en quantité et en durée, et la mémoire à long terme, dont la capacité est en principe illimitée. En fonction des informations stockées, on peut aussi définir la mémoire épisodique, qui concerne les événements, la mémoire sémantique, qui concerne les connaissances générales, la mémoire spatiale, qui concerne les lieux, etc. La psychanalyse a aussi décrit une mémoire inconsciente.

Le stockage de la mémoire.

Il n'existe pas de « centre de la mémoire » dans le cerveau. Le phénomène de la mémoire implique en fait plusieurs centres cérébraux polyvalents (qui ont aussi d'autres fonctions), notamment l'hippocampe, l'hypothalamus et le cortex préfrontal, ainsi que les fibres nerveuses qui relient ces centres. La mémoire à court terme met en jeu des signaux électriques transmis entre les différents centres impliqués. L'étude du sommeil a montré que le sommeil paradoxal (la phase des rêves) renforce la mémoire à long terme et rend la récupération des souvenirs plus rapide et mieux adaptée. La mémoire à long terme est aussi renforcée par des réactivations, comme par exemple les révisions de cours.

Les troubles de la mémoire.

Les « trous de mémoire » et l'amnésie correspondent à des pertes d'informations, parfois massives. Les oublis sont un phénomène normal (le cerveau élimine des informations « inutiles »), tandis que des trous de mémoire peuvent être dus à la fatigue, à une dépression, ou à la prise prolongée de certains médicaments (somnifères, tranquillisants). Les amnésies peuvent toucher la mémoire à court terme (par exemple, ne plus se souvenir de ce que l'on vient de faire) ou à long terme ; elles peuvent concerner des faits survenus avant le début des troubles, ou uniquement après. L'hypermnésie, au contraire, est une activité très intense de la mémoire, et l'ecmnésie une résurgence massive du passé, perçu comme une expérience actuelle. Certaines maladies, comme la maladie d'Alzheimer, se manifestent par des troubles importants de la mémoire.