inquisition [ɛ̃kizisjɔ̃]

nom féminin

(lat. inquisitio, recherche, investigation)

  1. LITTÉRAIRE Enquête considérée comme arbitraire et vexatoire.
  2. HISTOIRE (Avec une majuscule). Tribunal ecclésiastique qui était chargé de lutter contre les hérésies par la voie d'une procédure d'enquête (inquisitio).

C'est le pape Innocent III qui, en 1199, fit adopter cette procédure par les tribunaux ecclésiastiques aux prises avec le mouvement cathare. Dans le Midi, cette forme de répression fut d'abord l'affaire des tribunaux ordinaires, puis celle des Dominicains, auxquels la papauté laissa une indépendance presque totale. Au cours de ses tournées inquisitoriales dans les paroisses, l'instance judiciaire procédait à l'interrogatoire systématique de la population, encourageait la délation et soumettait les suspects à la torture (ou question). La sentence, généralement sévère, allait de la peine de mort (souvent sur le bûcher) à l'emprisonnement temporaire ou perpétuel. L'Inquisition réduisit ainsi, au XIIIe s., les cathares et les vaudois. Ses méthodes provoquèrent toutefois au XIVe s. des troubles face auxquels la papauté dut intervenir en obligeant les inquisiteurs à collaborer avec les tribunaux ecclésiastiques ordinaires. L'Inquisition, qui se montra particulièrement active jusque dans l'Espagne du XVIe s., a été officiellement supprimée au début du XVIIIe s., l'Église romaine gardant toujours néanmoins une instance chargée spécialement de dépister l'hérésie et de la dénoncer, le Saint-Office, créé en 1542 par Paul III.