fer [fɛr] 

nom masculin

(lat. ferrum)

  1. Métal tenace et malléable, d'un gris bleuâtre, fondant à 1 535 °C, largement utilisé dans la technologie et l'industrie sous forme d'alliages, d'aciers et de fontes : Un pays producteur de fer.► Symb. Fe ; densité 7,87.
  2. Substance ferrugineuse : Les lentilles contiennent du fer.
  3. Barre d'acier utilisée dans les charpentes ou servant d'armature dans le béton armé : Fer en U, en T.
  4. Demi-cercle de fer placé sous le sabot des animaux de monte ou de trait comme le cheval, la mule, le bœuf : Un fer à cheval.
  5. Lame d'acier servant à renforcer les bouts de la semelle d'une chaussure.
  6. Nom donné à divers outils, instruments ou appareils utilisés pour la chaleur qu'ils conduisent : Fer à repasser. Fer à souder. Fer à friser.
  7. Transport par chemin de fer, par le rail : Acheminer des marchandises par fer.
  8. Âge du fer, période de la protohistoire caractérisée par une généralisation de l'usage du fer.

    LITTÉRAIRE Croiser le fer avec qqn, se battre à l'épée contre lui ; au fig., échanger avec lui des arguments polémiques.

    De fer, résistant, robuste ; inébranlable, inflexible : Une santé de fer. Une volonté, une discipline de fer.

    Fer de lance, pointe en fer au bout d'une lance ; au fig., élément, groupe le plus efficace ou le plus avancé dans un domaine : L'Airbus est le fer de lance de l'industrie aéronautique.

    Fer doux, acier à très basse teneur en carbone, utilisé pour les noyaux de circuits magnétiques.

    Fer forgé, fer travaillé au marteau sur l'enclume : Un balcon en fer forgé.

    FAMILIER Tomber les quatre fers en l'air, tomber à la renverse, sur le dos.

fers

nom masculin pluriel

  1. Chaînes avec lesquelles on attachait un prisonnier : Mettre qqn aux fers.
  2. LITTÉRAIRE Esclavage, sujétion.
  3. VIEUX. Forceps.

L'âge du fer.

Entre 1200 et 1000 av. J.-C., l'industrie du fer connaît un brusque accroissement en Iran, en Transcaucasie, en Syrie et en Palestine, puis en Mésopotamie, dans le Caucase, à Chypre et en Crète. En Europe occidentale, l'âge du fer occupe le Ier millénaire av. J.-C. Le premier âge du fer (Hallstatt) s'étend de l'an 900 jusqu'après 500 av. J.-C. ; le second âge du fer (La Tène) se poursuit en trois périodes jusqu'à la conquête romaine et même se prolonge, en Irlande, en Scandinavie et dans la Germanie non romanisée, jusqu'à la christianisation de ces pays.

Traits culturels et artistiques.

Les échanges commerciaux à très longues distances sont courants tant avec le monde étrusque ou grec qu'avec celui des cavaliers scythes par la voie du Danube, ou celui des producteurs d'ambre de la Baltique. Ainsi, dans la sépulture de Hochdorf (Bade-Wurtemberg), on a recueilli un fragment de soie venu d'Extrême-Orient et, dans celle de Vix (en Bourgogne), des vases attiques et un cratère en bronze grec. L'habitat est souvent fortifié (oppidums de Bibracte, d'Ensérune, de La Heuneburg en Allemagne) et les sépultures sous tumulus abritent un char d'apparat à quatre roues pour les dignitaires (Vix) ; puis, à l'époque de La Tène, les tombes à incinération sont plates et contiennent un char de combat à deux roues. Autre caractéristique majeure, la qualité de la métallurgie du fer avec des épées moins larges et plus longues retrouvées dans chaque sépulture de guerrier. Cela suppose une production quasi industrielle liée à l'accroissement démographique de ces populations gouvernées par une aristocratie guerrière. Le répertoire décoratif est celui, cher au monde celte, d'un fantastique qui transpose faune et flore en géométrisme curviligne.