nom féminin
L'expression « camp de concentration » fait son apparition en Afrique australe pendant la guerre des Boers (1899-1902), lorsque les Britanniques ouvrent des camps pour y interner les familles des Boers en révolte. Mais c'est sous le régime nazi que le système concentrationnaire connaît sa plus grande extension.
Camps de concentration nazis.
Dès l'arrivée au pouvoir du parti nazi, en 1933, des camps sont créés sur le territoire allemand, destinés à tous les Allemands jugés dangereux pour le régime : opposants politiques (communistes, sociaux-démocrates), Juifs et prisonniers de droit commun. La garde de ces camps est bientôt confiée aux membres de la SS (organisation paramilitaire et policière nazie), et, à partir de 1938, seule la Gestapo (police politique) a la faculté de décider les internements. Avec la guerre et l'occupation d'une partie de l'Europe par l'armée allemande, le système concentrationnaire nazi s'amplifie. Les camps se multiplient, où s'entassent Polonais, prisonniers de guerre soviétiques, résistants de toutes les nations occupées. Ces concentrations de masse ont pour but non seulement d'interner des adversaires, mais surtout de fournir à l'économie allemande une main-d'œuvre corvéable à merci et jusqu'à l'épuisement. On estime à ce jour que, entre 1939 et 1945, 1 650 000 personnes ont été déportées dans une vingtaine de grands camps, répartis en Allemagne, en Pologne, mais aussi en Autriche, en Bohême, en Alsace et dans les pays Baltes. Le tiers environ de ces personnes y moururent.
Camps d'extermination.
À cette « extermination par le travail » s'ajoute l'élimination systématique de groupes humains, qualifiés de « races inférieures » : Juifs, Slaves, Tsiganes (→ génocide). L'année 1941 voit la création des camps d'extermination uniquement destinés à éliminer physiquement et massivement ces populations. Au nombre de six, ils étaient tous situés en territoire polonais. Les déportés servaient également de cobayes aux « expériences médicales » des médecins SS, sur le typhus, la stérilisation ou la résistance aux basses températures, par exemple. Plus de trois millions de Juifs furent exterminés dans les camps d'extermination, soit gazés soit abattus.
Camps de concentration communistes.
Un réseau de camps de travail forcé a été organisé en Russie soviétique, puis en URSS tandis que s'élaborait une théorie du redressement par le travail. Les arrestations touchaient diverses catégories sociales ou nationales dont les membres étaient accusés de délits contre-révolutionnaires. À l'époque stalinienne (1924-1953), les camps de travail forcé se remplissent de millions de personnes arrêtées en raison de leur appartenance sociale (bourgeois, paysans riches, intelligentsia) ou ethnique, de leur croyance religieuse, ou parce qu'elles sont considérées comme des « ennemis du peuple » ou comme des « éléments socialement nuisibles ». D'autres régimes se réclamant du communisme ont organisé des camps de rééducation (Cambodge, Viêt Nam). En République populaire de Chine, le système concentrationnaire, qui a connu son plus grand développement dans les années 1958-1971 sous le régime de Mao Zedong, perdure encore aujourd'hui. En Corée du Nord, l'un des pays les plus répressifs au monde, plus de 200 000 personnes sont actuellement enfermées dans des camps de travail.