bastille [bastij]

nom féminin

(altér. de bastide)

  1. FORTIFICATIONS Ouvrage de défense qui était situé à l'entrée d'une ville ; château fort.
  2. (Avec une majuscule). Forteresse parisienne et qui a longtemps servi de prison d'État.

Une prison d'État.

Construite dans l'est de Paris (1370-1382), la Bastille fut d'abord utilisée à des fins militaires. Elle fut transformée sous Louis XIII en prison d'État. Elle pouvait recevoir 42 prisonniers, logés séparément et fort bien traités : y séjournèrent notamment Fouquet, le Masque de fer, Voltaire et le marquis de Sade. Les détenus y étaient envoyés sur lettre de cachet du roi, ceci afin de protéger leur honneur ; mais, de ce fait, la Bastille devint le symbole de l'arbitraire royal.

La prise de la Bastille.

Deux mois après l'ouverture des États généraux à Versailles (5 mai 1789), la prise de la Bastille a pour cause la concentration des troupes royales autour de Paris et de Versailles et, surtout, le renvoi par Louis XVI (11 juillet) du très populaire contrôleur général des Finances Jacques Necker. Le 14 juillet, après avoir pris des fusils aux Invalides, les Parisiens – en quête de poudre – en réclament au gouverneur de la Bastille. Celui-ci refuse et commet l'erreur de faire tirer sur la foule. Un premier assaut coûte une centaine de morts aux émeutiers. La situation bascule à leur avantage, lorsque deux détachements de gardes-françaises, prenant le parti de la foule, pointent leurs canons sur le pont-levis.

D'un symbole à l'autre.

La chute de la prison d'État (détruite en 1790) devint par la suite le symbole de la victoire du peuple sur l'arbitraire royal. Le premier anniversaire de l'événement donnera lieu à la Fête de la Fédération, une grande réconciliation nationale. En 1880, la IIIe République fait du 14 juillet la fête nationale de la France.