apartheid [apartɛd] 

nom masculin

(mot afrikaans « séparation »)

Ségrégation systématique des populations non blanches, en Afrique du Sud.

Progressivement institué à partir du début du XXe s., l'apartheid se renforce avec l'arrivée au pouvoir, en 1948, du parti nationaliste. La législation qui était jusqu'alors principalement constituée par la loi de 1913 sur la terre se durcit : les lois de 1950 instituant l'habitat séparé et classant la population sud-africaine selon des critères raciaux, et celle de 1953 concernant la ségrégation dans les lieux publics systématisent. Par ailleurs, le gouvernement développe une politique de regroupement des populations africaines dans des États (bantoustans) dont l'indépendance politique et économique reste factice. Privés de droits politiques, les Noirs sont alors les principales victimes d'une ségrégation touchant des domaines aussi variés que l'enseignement, le travail, l'Administration et le transport ainsi que le mariage et les relations sexuelles. Assouplie dans les années 1980, en partie sous la pression extérieure, la législation antiapartheid est officiellement abolie par le président De Klerk en 1990-1991. Mais la ségrégation ne disparaîtra dans les faits qu'au terme d'une profonde évolution sociale et avec la participation des Noirs à la vie politique (les premières élections multiraciales ont eu lieu en 1994).