La formation de la puissance spartiate
Fin du IXe s. av. J.-C. Sparte est constituée par la fusion de quatre villages doriens.
La tradition fait de Lycurgue, personnage mythique, le responsable de ses institutions. La cité des Lacédémoniens est composée de citoyens de plein droit, les égaux (homoioi), qui reçoivent de l'État un lot de terre (cléros) cultivé par des ilotes (vaincus asservis). À la périphérie du territoire, des périèques, également soumis aux égaux, mais pouvant posséder des terres, vivent dans leurs cités selon leurs propres coutumes. Deux rois commandent l'armée ; une assemblée de notables, la gerousia, domine la vie politique ; l'assemblée des citoyens, ou apella, a peu de pouvoirs ; cinq éphores surveillent l'ensemble de la vie publique.
VIIIe s. Une crise sociale (manque de terres) entraîne la conquête de la Messénie.
Entre 650 et 620. La révolte des ilotes de Messénie limite les interventions hors du Péloponnèse, tandis que les institutions se figent.
L'apogée de Sparte. Avec les autres cités du Péloponnèse, Sparte établit une politique d'alliance qui aboutit à la constitution de la ligue Péloponnésienne (symmachie).
464-459/458 av. J.-C. Sparte réprime une nouvelle révolte en Messénie.
Au moment des guerres médiques, Sparte laisse à Athènes la gloire de sauver l'Hellade puis s'efface devant l'essor de la puissance athénienne sur mer. Mais l'affrontement devient inévitable quand Athènes prétend arbitrer les affaires de la Grèce.
431-404 av. J.-C. La guerre du Péloponnèse marque la victoire de Sparte, qui hérite de l'Empire athénien, mais ne sait pas le gérer.
Affaiblie par la guerre, elle voit se dresser contre son despotisme une coalition animée par Athènes (394) et doit accepter l'arbitrage perse (« paix du Roi », 387-386).
371. Sa défaite à Leuctres, devant les Thébains, marque la fin de sa puissance.
La décadence. Sparte est la proie d'une grave crise sociale et ne peut s'opposer à l'ascension de la Macédoine. Dès lors, réduite à la Laconie par Philippe II, elle décline après l'échec de tentatives de réformes.
146. Sparte est intégrée à l'Empire romain.
Les invasions barbares du IVe s. apr. J.-C. la ramènent au rang d'une simple bourgade.
Sparte fut, à l'origine de l'histoire de la Grèce, la plus accomplie des cités grecques. Mais, pour avoir continué de raisonner en termes anciens dans un monde hellénistique, la cité a sombré définitivement dans la médiocrité, avant même que Rome ne soit maîtresse de la Grèce.