Fondateur de la psychanalyse, il pense qu'à l'origine des troubles névrotiques se trouvent des désirs oubliés en rapport avec le complexe d'Œdipe et inconciliables avec les autres désirs ou avec la morale. Ces désirs refoulés continuent à exister dans l'inconscient, mais ne peuvent faire irruption dans la conscience qu'à condition d'être défigurés. C'est ainsi que, outre les symptômes névrotiques, se forment les rêves et les actes manqués (l'Interprétation des rêves, 1900 ; Trois Essais sur la théorie de la sexualité, 1905). Freud énonce une théorie anthropologique qui permet de comprendre à la fois la constitution dans l'histoire de l'humanité du complexe d'Œdipe et la prédominance des systèmes patriarcaux dans les sociétés humaines (Totem et tabou, 1912). À partir de 1920, avec la publication d'Au-delà du principe de plaisir, il oppose pulsion de vie et pulsion de mort et propose un nouveau modèle de l'appareil psychique : le moi, le ça et le surmoi. Il se consacre davantage à partir de cette époque aux grands problèmes de la civilisation, auxquels il applique la technique analytique (l'Avenir d'une illusion, 1927 ; Malaise dans la civilisation, 1930 ; Moïse et le monothéisme, 1939). En 1910, il fonde l'International Psychoanalytical Association (IPA), institution par rapport à laquelle tous les mouvements, tendances et institutions nationales se situeront après lui.