Il est l'un des plus illustres souverains du Moyen Âge musulman : champion de la contre-croisade, il reprit Jérusalem en 1187. Vizir des Fatimides depuis 1169, il supprima le califat fatimide en 1171 en plaçant de nouveau l'Égypte dans l'obédience du califat abbasside de Bagdad. Ainsi le sunnisme fut-il officiellement restauré en Égypte, qui n'avait que très superficiellement adhéré au chiisme de ses souverains fatimides. Respectueux de l'autorité du calife, le sultan Saladin agit à sa guise dans ses États. Il réunit sous son autorité l'Égypte, le Hedjaz, la Syrie et la Mésopotamie.
Champion de la guerre sainte, il remporta sur les Latins la bataille de Hattin et s'empara de Jérusalem (1187), ce qui fut à l'origine de la troisième croisade (1189-1192). Après que les croisés eurent repris Acre, Jaffa et Ascalon, Saladin conclut avec Richard Ier Cœur de Lion une paix de compromis. Saladin conserva la Syrie et la Palestine intérieures, y compris Jérusalem, et presque toute la côte revint aux Francs, qui obtinrent le droit de visiter les Lieux saints. Cette paix ouvrit une période d'une cinquantaine d'années de coexistence pacifique au Levant.
Comparable à Saint Louis par la dignité de son comportement, Saladin a forcé l'estime de ses contemporains, chrétiens ou musulmans. Il est à l'origine, tant en chrétienté qu'en islam, d'un cycle de légendes.