Il a d'abord été l'élève de Husserl, auquel il succéda en 1928. En 1933, il adhéra au parti nazi, accepta un poste de recteur, dont il démissionna au bout d'un an. Sa carrière se poursuivit jusqu'en 1944 ; il fut interdit d'enseignement par les Alliés jusqu'en 1950, date à laquelle il reprit son enseignement à Fribourg. Selon Heidegger, seuls les philosophes grecs présocratiques savaient ce qu'était l'Être. La métaphysique qui leur a succédé pose la question de la vérité de l'essence, ce qui a pour conséquence de déconstruire la métaphysique. L'Être est un lieu de questionnement pour l'homme, et l'homme vit avec, enfouies en lui, la mort et l'angoisse. Heidegger préconise la lecture de Nietzsche, des présocratiques, des poètes tels que Hölderlin : elle permet de sortir du monde moderne, celui de la technique, où le langage est devenu « communication », et de redevenir accessible à la poésie primordiale. L'influence de Heidegger a été considérable en France (Merleau-Ponty, Sartre, Lacan, etc.) malgré ses options politiques et son silence à propos des camps nazis (Être et Temps, 1927 ; Introduction à la métaphysique, 1952).