Mao Zedong ou Mao Tsö-tong ou Mao Tsé-toung

Homme d'État chinois (Shaoshan, Hunan, 1893 - Pékin 1976).

Il participe à la fondation du parti communiste chinois (PCC) en 1921. Alors que la stratégie du PCC est tout entière tournée vers le prolétariat des villes, Mao est un des rares dirigeants à percevoir le potentiel révolutionnaire des masses paysannes. Cependant, l'insurrection du Hunan (1927) qu'il dirige échoue, ce qui lui vaut d'être exclu du Bureau politique du PCC. Gagnant le Jiangxi, il fonde la République soviétique chinoise (1931), mais doit battre en retraite devant les nationalistes et gagner le Nord-Ouest du pays au cours de la Longue Marche (1934-1935). Réintégré au Bureau politique (1935), il s'impose comme le chef du mouvement communiste chinois, tout en s'alliant avec Jiang Jieshi (Tchang Kaï-chek) contre les Japonais. Mao, installé dans les grottes de Yan'an, formule alors l'essentiel de sa pensée : dans le domaine militaire, Problèmes stratégiques de la guerre révolutionnaire en Chine (1936), Problèmes stratégiques de la guerre de partisans contre le Japon (1938), notamment ; dans le domaine philosophique : De la contradiction, De la pratique (1937) ; dans le domaine politique : la Démocratie nouvelle (1940). Au terme de la guerre civile, il proclame l'avènement de la République populaire, le 1er oct. 1949, sur la place Tian'anmen de Pékin. Rebelle, Mao est moins à l'aise dans la gestion du pays, qu'il assume en tant que président du Conseil (à partir de 1949), président de la République (1954-1959) et président du Parti. À deux reprises, en 1958 lors du Grand Bond en avant et en 1966 avec la Révolution culturelle, il cherche à imprimer au pays sa marque en le lançant dans une voie originale de développement et de construction du socialisme. Ce seront deux échecs très coûteux en hommes et en capacités de production. Accélération de l'évolution, volontarisme, manque de sens des réalités, brutalités et violences envers les individus sont les caractéristiques de ces périodes très « maoïstes » de l'histoire du pays. Mais le prestige du chef de la révolution et l'influence politique de sa femme, Jiang Qing, sont tels que ce n'est qu'après sa mort, le 9 sept. 1976, qu'on osera formuler publiquement de telles critiques à son encontre.