Diplômé de l'Académie militaire, il organise dès 1943 le mouvement des officiers libres, hostiles à la monarchie. En 1952, il réussit le putsch contre le roi Farouk et porte au pouvoir le général Néguib. Après la proclamation de la république (1953), il élimine ses coéquipiers, en particulier les communistes, les Frères musulmans et le général Néguib (1954).
Président de la République (1956), Nasser détient alors tous les pouvoirs. À l'intérieur, il effectue une réforme agraire puis nationalise les banques et les entreprises. À l'extérieur, il pratique une politique de non-alignement, caractérisée par un jeu de bascule entre l'Est et l'Ouest, et affirme le rôle des pays du tiers-monde sur la scène internationale, notamment lors de la conférence afro-asiatique de Bandung (1955). La nationalisation de la Compagnie universelle du canal de Suez (1956) provoque l'offensive israélienne et franco-britannique. Mais l'arbitrage soviéto-américain contraint les Européens au cessez-le-feu et Nasser bénéficie alors d'un grand prestige. En 1957, il met en chantier le haut barrage d'Assouan avec l'aide soviétique. Désireux, par ailleurs, de constituer une vaste fédération arabe, Nasser crée en 1958 la République arabe unie, regroupant jusqu'en 1961 l'Égypte et la Syrie. Nasser subit une défaite devant Israël dans la guerre israélo-arabe de 1967. Il démissionne, mais, acclamé par le peuple, qui refuse son départ, il demeure au pouvoir. Il accepte de concert avec la Jordanie la perspective de négociations de paix avec Israël (1970). Dans le même temps, il reçoit un soutien accru de la part de l'URSS. Il meurt en sept. 1970.
La doctrine de Nasser, une volonté d'engager la nation arabe dans la voie de l'unité et du développement économique, a joui d'une grande popularité tant au Proche-Orient qu'au Maghreb. En dépit de nombreux échecs, le raïs (le président) a su mobiliser la nation arabe.