GÉOGRAPHIE
Le milieu naturel. Bande de terre large de moins de 200 km, étirée sur plus de 4 000 km sur le Pacifique, le Chili est cependant morcelé par le relief en (étroits) éléments longitudinaux : partie andine à l'E. (élevée et parfois volcanique dans sa moitié nord, beaucoup plus basse au S. de Santiago) ; dépression discontinue, au centre ; cordillère littorale retombant directement dans l'océan à l'O. Mais la latitude introduit une division climatique zonale prépondérante (avec l'histoire) dans la répartition du peuplement et la mise en valeur. Le Nord (d'Arica à Copiapó) est désertique (c'est l'Atacama) ; le Centre, de Coquimbo à Concepción, est à dominante méditerranéenne (pluies d'hiver, températures modérées), le Sud est franchement froid et humide, souvent forestier, parfois même englacé.
La population et l'économie. La partie centrale regroupe plus de 80 % de la population. L'énorme agglomération de Santiago représente la moitié de ce pourcentage, mais les conurbations de Valparaíso-Viña del Mar et de Concepción-Talcahuano dépassent 650 000 hab.
L'agriculture occupe une surface réduite et l'irrigation est souvent nécessaire. L'élevage (bovins et ovins), la céréaliculture et la viticulture sont les activités dominantes. L'industrie minière, l'extraction du cuivre essentiellement, demeure le fondement de l'économie, d'autant qu'au cuivre s'ajoutent de notables productions de molybdène, de fer, d'or et, en quantité moindre, de pétrole, de gaz naturel et de houille, ce qui, malgré un complément hydroélectrique, ne satisfait pas la totalité des besoins énergétiques. L'industrie est relativement ancienne et développée (petite sidérurgie, raffinage des minerais, biens de consommation divers, usines d'aliments du bétail traitant d'abondantes prises maritimes, etc.). Le Chili a connu un réel essor depuis les années 1980.
HISTOIRE
Le Chili jusqu'à l'indépendance. Peuplé par les Indiens Araucan, le territoire du Chili est envahi au XVe s. par les Incas. La conquête espagnole, partielle et difficile, est entreprise au XVIe s. par Pedro de Valdivia.
1541. Fondation de Santiago.
Appelé Nouvelle-Estrémadure au XVIIIe s., le Chili est une des colonies les plus pauvres de l'Espagne et connaît de nombreuses révoltes.
L'indépendance
1810. Début de l'insurrection indépendantiste.
1818. Victoires de O'Higgins et San Martín contre les Espagnols. La république chilienne est instaurée. La vie politique est alors marquée par un affrontement entre libéraux et conservateurs.
1879-1884. Guerre du Pacifique contre le Pérou et la Bolivie. Vainqueur, le Chili enlève toute sa façade maritime à la Bolivie.
1891. Le régime présidentiel est remplacé par un régime parlementaire, à la suite d'une révolution.
Pendant la Première Guerre mondiale, le pays connaît une période de prospérité due à l'exploitation de ses richesses minières (cuivre, nitrates).
1925. L'armée rétablit le régime présidentiel. Arturo Alessandri, au pouvoir depuis 1920, en est le chef de l'État.
1938-1958. Des gouvernements de Front populaire et de centre gauche instituent une législation sociale avancée.
1958-1964. Les conservateurs font face à l'inflation et au chômage par une politique d'austérité.
1964-1970. Gouvernement démocrate-chrétien d'Eduardo Frei. Début d'une réforme agraire.
1970. La victoire électorale du socialiste Allende est suivie d'importantes réformes (nationalisation des mines).
Mais les résistances du patronat, des classes moyennes et des sociétés américaines expropriées entraînent une crise économique et un durcissement des luttes sociales.
1973. Le président Allende trouve la mort au cours d'un soulèvement militaire. Le nouveau régime du général Pinochet organise la répression contre l'ensemble de la gauche. Il doit faire face à des oppositions de plus en plus vives et à une grave crise économique.
1990. Avec le départ du général Pinochet, le pays retrouve la voie de la démocratie. Les élections permettent le retour au pouvoir des démocrates-chrétiens.
1996. Le Chili s'associe au Marché commun du Sud.
1998. L'arrestation, à Londres, du général Pinochet relance le débat intérieur sur les années 1970-1980.
2000. Le socialiste Ricardo Lagos Escobar est élu à la présidence de la République.
2005. La Constitution imposée en 1980 par le général Pinochet (dont l'immunité est levée par la Cour suprême) est réformée.
2006. La socialiste Michelle Bachelet est élue à la présidence de la République.
2010. L'homme d'affaires Sebastián Piñera lui succède, marquant le retour au pouvoir de la droite.
2014. M. Bachelet retrouve la présidence.
2018. S. Piñera redevient président. Il est confronté (2019) à de grandes manifestations contre les inégalités sociales.
2021. Une Assemblée constituante est élue (avril) pour réformer la Constitution. Gabriel Boric Font, candidat de la gauche et de la gauche radicale, est élu à la présidence de la République.