Bolivie, en esp. Bolivia (nom féminin)

État de l'Amérique du Sud, qui doit son nom à Bolívar ; 1 100 000 km2 ; 11 513 100 habitants (Boliviens). CAP. Sucre (cap. constitutionnelle) et La Paz (siège du gouvernement). LANGUES : espagnol et 36 langues indigènes (dont l'aymara et le quechua). MONNAIE : boliviano.

GÉOGRAPHIE

État continental, tropical, avec un climat où la pluviosité décroît vers le S., la Bolivie juxtapose deux régions s'opposant par le milieu naturel et l'occupation humaine : les Andes et l'Oriente (70 % du pays, mais 30 % seulement de la population). Dans les Andes, des hautes chaînes, couronnées de volcans, dominent une étendue plus plate, l'Altiplano, partiellement occupé par des lacs (Titicaca, Poopó) et des salines (salar de Uyuni). Ici, entre 3 000 et 4 000 m, à côté d'un élevage dominant (ovins, lamas), viennent la pomme de terre, l'orge. Dans les vallées, sur des terres plus basses, sont cultivés le blé, le maïs ; plus bas encore, le caféier, la canne à sucre, le coca. La population, en majorité d'origine indienne, s'est urbanisée (70 %). En dehors de La Paz, Cochabamba et Santa Cruz, les villes sont d'importance moyenne ou faible. L'industrie minière (argent, zinc, étain, plomb) est auj. en crise (sauf pour le lithium, très prometteur) ; elle est relayée par l'exploitation des gisements de gaz naturel (surtout) et de pétrole. Malgré une augmentation constante depuis quinze ans, grâce à la croissance économique élevée et régulière, le revenu moyen par habitant reste encore faible.

HISTOIRE

Siège d'importantes cultures depuis l'époque préhistorique, le territoire bolivien est incorporé au XVe s. à l'Empire inca fondé à Cuzco (Pérou). Au XVIe s., le territoire est conquis par les Espagnols, qui y fondent La Paz (1548). Les mines d'argent découvertes à Potosí font de la région la province la plus riche de l'Empire espagnol.

1825. L'indépendance de la Bolivie est proclamée, après la victoire de Bolívar et de son lieutenant Sucre.

1879-1884. Guerre du Pacifique à l'issue de laquelle la Bolivie abandonne au Chili sa façade océanique.

1932-1935. Guerre avec le Paraguay pour la possession du désert du Chaco, qui échappe finalement à la Bolivie.

À partir de 1936, les militaires gouvernent.

1952-1964. Le président Víctor Paz Estenssoro nationalise les mines et amorce une réforme agraire. À partir de 1964, les militaires reviennent au pouvoir tandis que se développe une guérilla dont Che Guevara est l'un des chefs.

1971-1978. Présidence autoritaire de Hugo Banzer Suárez.

Des putschs militaires se succèdent jusqu'en 1982.

1982. Élection de Hernán Siles Zuazo à la présidence ; il tente d'établir un régime démocratique de gauche.

1985. Retour au pouvoir de Paz Estenssoro.

1989. Jaime Paz Zamora est élu à la présidence.

1993. Gonzalo Sánchez de Lozada lui succède.

1997. H. Banzer Suárez, élu à la présidence de la République, revient à la tête de l'État par la voie démocratique.

2002. G. Sánchez de Lozada redevient président, mais il démissionne dès 2003.

2006. Evo Morales est le premier Amérindien à accéder à la tête de l'État. Il décrète la nationalisation des hydrocarbures et le lancement d'une réforme agraire. Mais les revendications autonomistes de certaines régions et le projet de nouvelle Constitution (finalement approuvée par référendum en janv. 2009) exacerbent les tensions dans le pays. Après avoir rallié une partie de l'opposition, E. Morales est toutefois largement réélu en déc. 2009 puis en oct. 2014.

2019. À la suite des élections générales, les instances électorales annoncent la réélection, dès le premier tour, d'E. Morales (octobre) ; après des manifestations, le président sortant annonce sa démission et s'exile.

2020. Les élections anticipées, organisées à la suite de la crise électorale de 2019, voient la victoire de Luis Arce, ancien ministre d'E. Morales. Ce dernier revient dans le pays.