GÉOGRAPHIE
Le cœur de ce pays, coupé par le tropique et situé dans le domaine de la mousson (pluies d'été), est une longue dépression drainée par l'Irrawaddy, plus humide au S. (dans la basse Birmanie, correspondant approximativement au delta du fleuve) qu'au N. (haute Birmanie, autour de Mandalay). Le pourtour est montagneux (chaîne de l'Arakan à l'O., monts des Kachins au N., plateau Chan et Tenasserim à l'E.), souvent très arrosé et boisé, difficilement pénétrable. C'est ici que vivent essentiellement les minorités, parfois remuantes, des États « périphériques ». La majeure partie de la population, en accroissement assez rapide, se groupe dans la dépression centrale.
Le delta est une grande région rizicole, alors que le riz est juxtaposé au millet, au coton, à l'arachide, au tabac dans la haute Birmanie. L'exploitation de la forêt (teck) est la ressource essentielle de la montagne. La Birmanie recèle des ressources minières (gaz naturel et pierres précieuses notamment) et l'industrie (textile) se développe avec l'ouverture économique, sa part dans le PIB étant passée de moins de 10 % à environ 30 % entre 2000 et 2016. L'économie, en forte croissance, reste en grande partie étatisée.
HISTOIRE
Au cours de l'histoire, la Birmanie a été occupée par des peuples d'origines variées. Les Birmans sont arrivés au début du IXe s.
XIe s. Constitution d'un État birman.
1287-1299. Cet État est détruit par des Mongols de Chine et des Chan (ethnie de langue thaïe).
Au cours du XIXe s., les Anglais conquièrent le pays, qui est englobé dans l'empire des Indes.
1942-1945. Occupation japonaise au cours de la Seconde Guerre mondiale.
1948. Indépendance de la Birmanie. U Nu, Premier ministre (1948-1956, 1957-1958, 1960-1962), est confronté à la guerre civile déclenchée par les communistes et à la rébellion de minorités ethniques.
1962. Le général Ne Win, Premier ministre de 1958 à 1960, revient au pouvoir à la faveur d'un coup d'État et impose « la voie birmane vers le socialisme ».
1988. Vague de manifestations durement réprimées. Une junte militaire prend la tête de l'État.
1990. L'opposition, dirigée par Aung San Suu Kyi (sous étroite surveillance du régime jusqu'en 2010), remporte les élections, mais les militaires gardent le pouvoir.
1997. Le pays est admis au sein de l'ASEAN.
2007. Nées d'une protestation contre la vie chère, de grandes manifestations d'opposition au régime militaire, conduites par des moines bouddhistes, sont sévèrement réprimées.
2008. Alors que le passage du cyclone Nargis provoque un désastre humanitaire, la junte fait approuver par référendum une Constitution qui pérennise son pouvoir.
2010-2012. Après la libération définitive d'Aung San Suu Kyi (2010) qui est élue députée (2012), le régime prend des mesures de libéralisation en vue d'obtenir la fin des sanctions internationales.
2015-2017. À la suite d'une nouvelle victoire de l'opposition, un gouvernement civil est formé sous la direction de Htin Kyaw et d'Aung San Suu Kyi. Les militaires conservent toutefois d'importantes prérogatives. Les difficiles négociations de paix avec les rébellions des minorités ethniques reprennent.
2018. Htin Kyaw démissionne pour raisons de santé et Win Myint est élu président de la République (mars).
2021. Le 1er février, Aung San Suu Kyi et le président de la République sont arrêtés par l'armée, qui proclame l'état d'urgence pour un an. Le vice-président, un ancien militaire, accède alors au sommet de l'État.