Autriche, en all. Österreich (nom féminin)

État de l'Europe centrale, formé de neuf provinces ou Länder (Basse-Autriche, Haute-Autriche, Burgenland, Carinthie, Salzbourg, Styrie, Tyrol, Vienne et Vorarlberg) ; 84 000 km2 ; 8 877 067 habitants (Autrichiens). CAPITALE Vienne. LANGUE : allemand. MONNAIE : euro.

GÉOGRAPHIE

Dans une situation historique de carrefour, l'Autriche, plus que la Suisse, est le véritable pays alpin. La chaîne (massifs de l'Ötztal, des Tauern, etc.) occupe plus des deux tiers du territoire, touchant au bassin pannonien à son extrémité orientale, à l'Europe centrale, hercynienne, au N., parcourue ici par la vallée unificatrice du Danube. La montagne est humide, portant au-dessous de 2 200-2 500 m des forêts et des pâturages, mais aussi souvent ensoleillée. La continentalité du climat (forts écarts thermiques) augmente vers l'E., où apparaît une relative sécheresse dans une situation climatique d'abri.

La densité est élevée (100 hab. au km2) pour un pays montagneux. L'existence de villes notables non alpines (Vienne, Graz, Linz) explique en partie seulement cette moyenne, la montagne (Vorarlberg plus que Tyrol) demeurant peuplée.

La population ne s'accroît plus guère, en raison de la chute du taux de natalité (10 ‰).

L'agriculture n'emploie plus que  4 % de la population active et assure un pourcentage encore moindre du PIB. Les cultures (céréales, betterave à sucre, localement vigne) sont localisées dans les plaines ou collines de l'Autriche danubienne. L'élevage (bovins et porcins) est la ressource presque exclusive de la montagne avec le tourisme estival et hivernal, dont les revenus aident à combler le traditionnel déficit de la balance commerciale.

L'industrie emploie 26 % de la population active, dominée par les constructions mécaniques et électriques, devant la chimie et des branches plus traditionnelles (agroalimentaire, textile, travail du bois, verrerie, etc.). Elle est souvent tributaire des importations imposées par la pauvreté minérale (un peu de fer) et énergétique (peu de pétrole et de gaz) du sous-sol, que ne pallie pas le développement de l'hydroélectricité.

HISTOIRE

Les origines. Très anciennement peuplés, les territoires qui ont constitué l'Autriche ont été occupés par Rome avant l'ère chrétienne, puis envahis par les Barbares.

803. Charlemagne forme la marche de l'Est.

Au Xe s., le pays est attribué à la famille des Babenberg. Le nom d'Ostarrîchi apparaît en 996.

L'Autriche des Habsbourg
1156. La marche est constituée en duché héréditaire.

Au XIIIe s., le duché devient possession de Rodolphe Ier de Habsbourg, à la tête du Saint Empire depuis 1273. Le sort de l'Autriche est désormais lié à celui de la maison de Habsbourg, qui va agrandir ses territoires (acquisition de la Carinthie et du Tyrol au XIVe s.). Héritier de tous les territoires des Habsbourg et de la couronne du Saint Empire (restée dans la famille depuis 1438), Maximilien Ier (1493-1519) y ajoute la Franche-Comté et les Pays-Bas et jette les bases du futur empire de Charles Quint.

1521-1522. Charles Quint abandonne le domaine autrichien à son frère Ferdinand, qui reçoit l'héritage des royaumes de Bohême et de Hongrie en 1526.

1529. Les Turcs assiègent Vienne.

1618-1648. Guerre de Trente Ans.

Les Habsbourg perdent tout espoir de refaire l'unité religieuse de l'Empire mais combattent efficacement le protestantisme dans leurs États (Contre-Réforme).

1683. Les Turcs assiègent de nouveau Vienne.

Le XVIIIe s. voit l'apogée de la maison d'Autriche et le début du recul des Ottomans.

1714. Au traité de Rastatt, la maison d'Autriche obtient les Pays-Bas, le Milanais et Naples, après sa victoire contre Louis XIV.

De 1740 à 1790, Marie-Thérèse, puis son fils Joseph II réorganisent le pays et pratiquent une politique de centralisation et de germanisation, en appliquant les principes du despotisme éclairé.

1742. L'Autriche cède la Silésie à la Prusse.

1772. Le premier partage de la Pologne attribue à l'Autriche la Galicie.

À partir de 1791 (déclaration de Pillnitz), l'Autriche lutte contre la France révolutionnaire puis impériale.

1804. François II prend le titre d'empereur.

1806. Napoléon Ier supprime le Saint Empire.

Au congrès de Vienne (1815), l'Autriche recouvre finalement les territoires perdus au cours de ses défaites successives et obtient une situation prépondérante en Italie et dans la Confédération germanique. Puis, jusqu'en 1848, l'Autriche est dirigée en fait par le chancelier Metternich : elle est l'arbitre de l'Europe et la championne de la réaction antilibérale.

1866. La défaite de Sadowa devant les Prussiens consacre l'effacement des Habsbourg en Allemagne.

1867-1918. L'Autriche forme avec la Hongrie la double monarchie (→ Autriche-Hongrie), avec un seul souverain, François-Joseph (qui meurt en 1916), et doit compter avec l'agitation de nombreuses nationalités qui la composent.

En 1918, à l'issue de la Première Guerre mondiale, l'empire des Habsbourg, démantelé, disparaît.

La République autrichienne
1920. La République autrichienne est proclamée.

1938. L'Autriche est absorbée par l'Allemagne de Hitler (Anschluss) et fait partie du Reich jusqu'en 1945.

1955. Après dix ans d'occupation par les puissances alliées, l'Autriche devient un État neutre. Après la première « grande coalition » entre 1945 et 1966, elle est dirigée par le parti populaire (ÖVP) de 1966 à 1970, par le parti socialiste [social-démocrate depuis 1991] (SPÖ, dont le chef, Bruno Kreisky, est chancelier de 1970 à 1983) et, de nouveau, par des gouvernements de coalition entre ces deux partis de 1987 à 2000 (dont les cabinets de Franz Vranitzky [SPÖ] de 1987 à 1997).

1995. L'Autriche entre dans l'Union européenne.

2000. Au terme des élections de 1999, marquées par une percée du parti libéral (FPÖ, d'extrême droite), Wolfgang Schüssel, leader de l'ÖVP, devient chancelier et forme un gouvernement de coalition avec ce parti jusqu'en 2006.

2007. Retour à la « grande coalition » entre l'ÖVP et le SPÖ qui, de nouveau en recul en 2008, ne réunissent plus que la moitié des suffrages aux élections de 2013 alors que le FPÖ s'enracine dans le paysage politique avec environ 20 % des voix.

2016-2017. L'écologiste Alexander Van der Bellen est élu (de justesse) président de la République face au candidat de l'extrême droite. Christian Kern (SPÖ) devient chancelier, remplacé en 2017 par Sebastian Kurz, de l'ÖVP, qui recrée la coalition avec le FPÖ.

2019-2020. Le chancelier Kurz est renversé par une motion de censure, en raison d'un scandale impliquant les ministres FPÖ, puis redevient chancelier (janvier 2020).

2021. Mis en cause dans une enquête judiciaire, S. Kurz démissionne. Karl Nehammer le remplace à la tête de l'ÖVP et accède au poste de chancelier (déc.).