Dès le XIe s., les comtes de Savoie accroissent leur patrimoine familial, situé à l'origine au sud du lac Léman, en devenant marquis de Turin. La progression territoriale des États, dont Chambéry devient la capitale au XIIIe s., est freinée par la puissance de la France et des Habsbourg. Le roi Jean II le Bon fixe les frontières de la Savoie avec la France en 1354-1355, et l'expansion savoyarde s'oriente progressivement vers l'Italie. L'achat du comté de Nice (1388) donne aux États un débouché maritime. Amédée VIII obtient, en 1416, de l'empereur germanique l'érection du comté de Savoie en duché. Il incorpore le Piémont à ses États en 1419 et la capitale est définitivement transférée à Turin en 1562. Amputé par la France des pays entre Saône et Rhône (Bresse, Bugey, pays de Gex), le duché est à plusieurs reprises occupé par les Français, qui acquièrent la forteresse de Pignerol (1631). La Savoie entre dans les coalitions formées contre Louis XIV, et le traité d'Utrecht (1713) attribue à Victor-Amédée II la couronne de Sicile, échangée contre la Sardaigne en 1718. La Savoie prend le nom d'« États sardes ». Occupée et annexée à la France en 1792-1793, elle est restituée en 1815 à Victor-Emmanuel Ier, qui recouvre la totalité de ses États et acquiert la république de Gênes. Charles-Albert accorde une Constitution libérale (1848). Entré en lutte avec l'Autriche, il est battu à Custoza et à Novare, et abdique en faveur de Victor-Emmanuel II (1849). Celui-ci s'appuie sur Cavour pour réaliser l'unité italienne avec l'aide de Napoléon III. Nice et la Savoie sont cédées à la France en 1860 tandis que les différents États italiens se rallient au Piémont. Victor-Emmanuel II est proclamé roi d'Italie en 1861.
L'histoire des États sardes se confond dès lors avec celle de l'Italie.